L’Atlantic Rebirth : ma traversée de l'Atlantique contre le cancer
16/06/2021
5 minutes
Sybille Pillet s’est lancée dans une traversée de l'Atlantique à la voile, dans le but de soutenir financièrement la réalisation de rêves d’enfants malades grâce aux fonds générés par la traversée. Un engagement qui fait écho à son histoire personnelle, Sybille s'étant elle-même battue contre le cancer, aujourd’hui en rémission.
L'interview vidéo
Traverser l’Atlantique, message d’espoir et d’énergie positive.
En quoi consiste l’Atlantic Rebirth ?
L’Atlantic Rebirth, c’est la renaissance par l’Atlantique. Ce projet de traverser l’Atlantique en voilier avait un double objectif : récolter des fonds pour les enfants malades pour pouvoir réaliser leurs rêves avec l’association CheerUp et rediffuser des moments de la traversée dans les hôpitaux pour leur communiquer une énergie positive. Et en fil rouge, bien sûr, sensibiliser et faire tomber les tabous sur le cancer.
Comment est né le projet ?
Il est né d’une expérience personnelle et de rencontres au sein de mon école. Le 10 août 2018, on m’a diagnostiqué un lymphome hodgkinien, un cancer des ganglions. J’avais 21 ans. A l’époque, j’étais en stage à Paris et j’étais un peu fatiguée. J’avais des problèmes pour respirer et une grosseur était apparue au niveau de la clavicule. On a mis un peu de temps avant de trouver ce que j’avais. Mais une fois le diagnostic tombé, les chimiothérapies se sont enchaînées de septembre à décembre, puis la radiothérapie, jusqu’en mars 2019. En avril, enfin, la bonne nouvelle : j’étais en rémission ! Le bonheur ! J’ai pris des vacances et j’ai vraiment senti qu’il fallait du changement. Profiter de la vie.
Lors de ma rentrée à l’école Néoma, j’ai intégré l’école de voile Sailaway et au fil des rencontres, ce projet, un peu fou, est né. Nous avons décidé de traverser l’Atlantique sur Blue Marlin, le voilier de mes parents avec l’un de mes amis de lycée, Lilian Mercier, Champion du monde de la Fédération Internationale de voile, ma soeur Typhaine, équipière confirmée et mon père, officier de marine marchande, le meilleur skipper du monde.
Comment s’est déroulée cette traversée ?
En plusieurs étapes, sachant qu’au total, nous avons parcouru 9 900 km. Le bateau a d’abord été convoyé à Marseille fin août, où des travaux ont été réalisés pour le sécuriser (pose d’un système satellite, d’un radeau de sauvetage, d’une nouvelle voile …). Nous sommes partis de Toulon jusqu’aux îles Canaries, puis on a fait une traversée de 19 jours jusqu’à la Martinique. On a essuyé quelques tempêtes, dont une très forte durant toute une nuit. Le Maroc n’ayant pas voulu nous accueillir à cause du Covid, on s’est fait un peu peur ! Je n’oublierai jamais l’accueil que l’on a reçu à notre arrivée en Martinique. Deux zodiacs sont venus nous chercher avec la télévision et un journal local à leur bord. On a même eu droit à des colliers de fleurs ! C’était vraiment magique !
Quel est votre plus beau souvenir durant la traversée ?
Il y en a plusieurs. Les paysages, magnifiques. La couleur de l’eau, tellement changeante. Les messages des enfants que l’on a reçus durant la traversée. Notamment celui d’Ana, hospitalisée à Brest, qui rêve de faire une traversée comme nous. Les rencontres avec des enfants dans les écoles, qui nous parlent du cancer de leur grand-père, de leur maman… On sent que le seul fait d’en parler fait du bien. C’est libérateur.
Donner un horizon et faire rêver les enfants malades
Vous, qu’est-ce qui vous a aidé pendant votre maladie ?
Ma famille et mes amis, bien sûr ! Certains sont venus me tenir compagnie pendant mes chimiothérapies. Avant de commencer les traitements, j’avais pu discuter avec un ami de mon cousin qui avait la même maladie. Le savoir en pleine forme m’a vraiment aidée à me projeter. J’avais prévu de faire une prépa pour un Master de Commerce, et j’ai pu la faire à distance, en visio, avec l’aide de mes professeurs qui étaient au courant.
Avez-vous changé des choses dans votre vie depuis que vous êtes en rémission ?
J’ai appris à voir les choses de manière plus positive ! On n’est pas invincible. Chaque jour est une petite vie, il faut essayer d’en profiter pleinement. Plus terre à terre mais néanmoins très important, j’ai réfléchi à l’impact de la nourriture sur notre santé, l’alimentation ultra-transformée, l’excès de sucre… Je fais plus attention et j’espère pouvoir bientôt travailler dans une entreprise d’agro-alimentaire qui contrôle ce qu’elle met dans ses produits.
Qu’allez-vous faire pendant vos vacances ?
Après ce séjour paradisiaque à la Martinique, je rentre sur le continent fin juillet. Le temps de me poser un peu et je repars avec ma famille aux Etats-Unis, pour le mariage de ma sœur.
Un nouveau projet, peut-être ?
Oui, un projet avec des enfants malades. Comme leur offrir de belles traversées, pour leur donner un horizon ! Ce n’est pas parce que l’on a un cancer que la vie s’arrête. Il faut garder espoir ! Continuer d’avoir des rêves et des projets ! La partie psychologique, c’est très important dans les traitements : en gardant le moral, l’espoir, tu te projettes dans la guérison !
La Fondation La Roche-Posay et le CCI mettent tout en œuvre pour que les informations fournies soient précises et actualisées au moment de leur publication. Nous ne saurions être tenus responsables des informations données par des tiers, y compris celles auxquelles il est fait référence ou qui sont signalées dans le présent document. Les informations contenues ci-après doivent servir d’aide, en plus des conseils spécifiques, adaptés à votre situation, qui sont prodigués, entre autres, par les professionnels.